8 mars : journée internationale des femmes
L’origine communiste de la Journée internationale des
femmesjeudi 8 mars
2007La création d’une "Journée des femmes" a été proposée pour la
première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes
socialistes, par la communiste Clara Zetkin, et s’inscrivait dans une
perspective révolutionnaire.La date n’est tout d’abord pas fixée, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec
la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, et l’impulsion de Lénine en 1921,
que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée
internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.
C’est la journaliste allemande Clara Zetkin qui a lancé l’idée d’une
Journée des femmesDirectrice de la célèbre revue
Die Gleichheit (L’égalité), qu’elle a fondé en 1890,
Clara Zetkin (1857-1933) organise les conférences
internationales des femmes socialistes de Stuttgart (1907) et de Copenhague
(1910) où elle impose son point de vue et est élue secrétaire.
C’est à Copenhague, en 1910, lors de la seconde conférence internationale des
femmes socialistes, qu’elle propose d’organiser une "Journée des femmes" en vue
de servir à la propagande pour le vote féminin. La conférence réunit une
centaine de militantes, venues de 17 pays. Elles adoptent aussitôt cette
proposition, inspirée des manifestations d’ouvrières qui se sont déroulées aux
Etats-Unis en 1908 et en 1909. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de
vote en Allemagne. Elles l’obtiennent le 12 novembre 1918.
Clara Zetkin est emprisonnée en 1915 en raison de
ses convictions pacifistes. En 1916, elle joue, avec
Rosa Luxemburg, un rôle essentiel dans la création
du parti communiste allemand. En 1920, élue au Reichstag, Clara Zetkin assiste à
la montée du nazisme en Allemagne. Le 30 août 1932, à 75 ans, elle est chargée,
en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration
du Parlement où dominent les chemises brunes. Elle lance un vibrant appel à
lutter contre le nazisme. Ce sera sa dernière manifestation publique. En exil à
Moscou, elle meurt le 20 juin 1933.
Ses convictions lui ont survécu. Elle a défendu une conception du couple au
sein duquel les partenaires sont égaux en droits. Elle était favorable au
divorce par consentement mutuel et pensait que les garçons, comme les filles,
doivent prendre part aux soins du ménage. Mère de deux garçons, elle a vécu
elle-même en union libre.
C’est Lénine qui décrète le 8 mars journée internationale
des femmesLe 8 mars 1921,
Lénine institue la Journée internationale des
femmes, dont il fixe la date en souvenir des ouvrières de St-Pétersbourg.
Le 23 février 1917 (du calendrier Grégorien, cette date correspondant au 8
mars dans notre calendrier Julien), à Petrograd (Saint Pétersbourg), la capitale
russe de l’époque, les femmes manifestent pour réclamer du pain et le retour de
leurs maris partis au front, la paix et... la République ! Les difficultés
d’approvisionnement liées au froid poussent un grand nombre d’ouvriers des
usines Poutilov, les plus importantes de la ville, à faire grève et à se joindre
au défilé. Cette manifestation pacifique marque le début de la fin du règne du
tsar Nicolas II, empêtré dans les difficultés de la Grande Guerre (1914-18)
qu’il a contribué à provoquer trois ans plus tôt. Du textile, la grève s’étend
rapidement et spontanément à l’ensemble du prolétariat de Pétrograd. Au cri "du
pain", s’ajoutent vite ceux de "paix immédiate", "à bas l’autocratie" et "à bas
le tsar". En quelques jours, la grève de masse (200 000 personnes dans les rues)
se transforme en insurrection, avec le passage de la garnison à la révolution.
Dans la capitale russe, les manifestations se succèdent et s’amplifient pour
aboutir en cinq jours à la chute de l’empire.
Lénine donne dans la Pravda du 8 mars 1921 les explications suivantes :
La Journée internationale des ouvrièresUn des traits essentiels du bolchévisme et de la Révolution
russe a été d’attirer à la politique ceux qui étaient le plus opprimés sous le
capitalisme. Dans les monarchies et les républiques démocratiques bourgeoises,
la majorité de la population est opprimée, trompée, pillée par les capitalistes.
Cette oppression, cette tromperie, ce pillage du travail populaire sont
inévitables tant que subsiste la propriété du sol, des fabriques, des
usines.
L’essence du bolchévisme, du pouvoir des Soviets, consiste en ce qu’il
dévoile le mensonge et l’hypocrisie de la démocratie bourgeoise, abolit la
propriété privée de la terre et des usines et réunit tout le pouvoir entre les
mains des masses travailleuses et exploitées. Ce sont ces masses elles-mêmes qui
prennent en mains la politique, c’est-à-dire l’édification de la société
nouvelle. L’oeuvre est difficile, mais il n’est pas d’autre issue à l’esclavage
du salariat.
Pour entraîner les masses dans la politique, il faut y entraîner les femmes.
Car, sous le régime capitaliste, la moitié du genre humain est doublement
opprimée. L’ouvrière et la paysanne sont opprimées par le capital ; en outre,
même dans les plus démocratiques des républiques bourgeoises, elles restent
devant la loi des êtres inférieurs à l’homme ; elles sont de véritables
« esclaves domestiques », car c’est à elles qu’incombe le travail mesquin,
ingrat, dur, abrutissant de la cuisine et du ménage.
La révolution bolchévique a coupé les racines de
l’oppression et de l’inégalité de la femme, ce que n’avait encore osé faire
aucun parti, aucune révolution. De l’inégalité de la femme devant la loi, il ne
reste pas trace chez nous. L’inégalité odieuse dans le mariage, le droit
familial, la question des enfants a été totalement abolie par le pouvoir de
Soviets.
Ce n’est là qu’un premier pas vers l’émancipation de la femme. Mais pas une
seule République bourgeoise, même parmi les plus démocratiques, n’a osé le
faire, et cela de crainte d’attenter au principe sacro-saint de la propriété
individuelle.
Le second, (le plus important) a été la suppression de la propriété privée
sur la terre et les usines. Voilà ce qui ouvre la voie à l’émancipation
effective et intégrale de la femme et à son affranchissement de « l’esclavage
domestique » par la substitution de la grande économie collective à l’économie
domestique individuelle.
Cette émancipation est chose difficile, car il s’agit de transformer des
coutumes, des mœurs enracinées depuis des siècles. Mais nous avons déjà un
début, le branle est donné et nous sommes engagés dans la vole nouvelle.
Aujourd’hui, journée internationale des ouvrières, dans tous les pays du
monde d’innombrables réunions d’ouvrières voteront des adresses de félicitation
à la Russie des Soviets, qui a inauguré l’œuvre difficile, mais grande et
féconde, de leur libération ; les leaders du mouvement féminin exhorteront à ne
pas perdre courage devant la sauvage réaction bourgeoise. Plus un pays bourgeois
est « libre » ou « démocratique », plus les capitalistes répriment avec cruauté
le mouvement ouvrier. Nous en avons un exemple dans la République démocratique
des Etats-Unis. Mais les travailleurs se réveillent. La guerre impérialiste a
tiré de leur torpeur les masses laborieuses d’Amérique, d’Europe et même
d’Asie.
Le monde entier est en effervescence. La libération des peuples du joug de
l’impérialisme, la libération des ouvriers et des ouvrières du joug du capital
progresse irrésistiblement. Elle s’accomplit, grâce à la poussée de dizaines et
de centaines de millions d’ouvriers et d’ouvrières, de paysans et de paysannes.
C’est pourquoi la cause de l’émancipation du travail triomphera dans le monde
entier.
En 1977, les Nations Unies officialisent la "Journée Internationale des
Femme